Résumé des actualités :Le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG) prévoit un excédent significatif de l'offre de cuivre de 467 000 tonnes métriques en 2024, en hausse par rapport aux estimations précédentes, tandis que la demande continue de s'affaiblir sur les marchés occidentaux, contrastant avec une forte croissance en Chine.
Accroche d'actualité :Le 6 octobre 2023, le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG) a annoncé lors de sa réunion à Lisbonne que le marché du cuivre passera d'un équilibre entre l'offre et la demande en 2023 à un surplus substantiel de 467 000 tonnes métriques en 2024, en raison d'une production accrue, principalement stimulée par une forte production chinoise, tandis que la demande sur les marchés occidentaux est en déclin.
Le rapport de l'ICSG souligne une transition cruciale sur le marché mondial du cuivre, qui devrait basculer dans une situation de surproduction d'ici l'année prochaine. La révision significative par rapport au surplus précédemment estimé à 297 000 tonnes métriques reflète une tendance plus large d'augmentation des capacités de production concentrées en Chine, tandis que les marchés occidentaux luttent contre une baisse de l'utilisation du cuivre.
Malgré ces prévisions, l'ICSG anticipe toujours un léger déficit sur le marché du cuivre pour l'année en cours, bien que le déficit prévu ait été considérablement réduit, passant de 114 000 tonnes métriques en avril à seulement 27 000 tonnes métriques. Dans un contexte mondial où la demande dépasse 26 millions de tonnes métriques, un tel déficit minime pourrait être considéré comme largement négligeable, indiquant une relative stabilité du marché malgré les variations régionales.
La répartition statistique de l'ICSG révèle deux récits critiques influençant la consommation mondiale de cuivre :
Baisse de la demande occidentale :Les projections préliminaires indiquaient une augmentation de 1,6 % de la demande de cuivre en dehors de la Chine pour 2023 ; cependant, des données plus récentes suggèrent désormais une contraction de 1,0 % par rapport à l'année précédente. Ce déclin est attribué à une demande affaiblie dans l'Union européenne (UE) et en Amérique du Nord, alors que les secteurs fortement consommateurs de cuivre raffiné sont aux prises avec des vents économiques contraires.
Boom de la production et de la consommation chinoises :En contraste marqué, l'utilisation du cuivre en Chine devrait croître de 4,3 % cette année, principalement tirée par des investissements substantiels dans les secteurs de transition verte comme l'électricité et les véhicules électriques. Les données rapportées par des sources locales soulignent la résilience de la demande en Chine face aux ralentissements manufacturiers plus larges prévalant en Occident.
Malgré les perspectives pessimistes actuelles pour les marchés occidentaux, l'ICSG reste prudemment optimiste pour 2024. Le taux anticipé d'augmentation de l'utilisation mondiale du cuivre a été légèrement révisé à la baisse, passant de 2,8 % à 2,7 %. Cet optimisme s'explique par une reprise anticipée de la production manufacturière, soutenue par des initiatives essentielles de transition énergétique qui nécessiteront une demande accrue en cuivre.
Les prévisions pour 2024 mettent en évidence une croissance stupéfiante de la production mondiale de cuivre raffiné, estimée à une augmentation de 4,6 %. Cette croissance anticipée est étroitement liée à l'expansion agressive des capacités de fusion et de raffinage de la Chine. Les rapports indiquent que la production chinoise a augmenté de 11,5 % au cours des huit premiers mois de 2023 par rapport à l'année précédente, ce qui témoigne d'un élan solide pour 2024.
Les projections actuelles illustrent en outre comment divers facteurs géopolitiques et économiques continuent de façonner le paysage de l'approvisionnement en cuivre :
Arrêts dans d'autres régions :L'augmentation des restrictions d'exploitation et les arrêts de maintenance sur les sites de fusion au Chili, en Indonésie, en Suède et aux États-Unis devraient limiter la production en dehors de la Chine cette année, suscitant des inquiétudes quant à l'équilibre entre l'offre et la demande à l'échelle mondiale.
Investissement dans le recyclage :La croissance de la production à partir de matériaux recyclables devrait contribuer à l'approvisionnement en cuivre, soutenue par des investissements récents dans l'amélioration de la fusion et du raffinage secondaires.
Le passage à un excédent significatif de cuivre devrait avoir des impacts notables sur la stabilité des prix. Récemment, les prix du cuivre sont tombés en dessous du seuil de 8 000 dollars par tonne métrique, atteignant environ 7 940 dollars, alors que les traders ajustent leurs attentes à la lumière des dynamiques d'excédent émergentes.
Les analystes du marché et l'ICSG reconnaissent tous deux le potentiel à long terme du cuivre dans le contexte des transitions énergétiques mondiales. Les véhicules électriques, les technologies d'énergie renouvelable et les investissements dans les infrastructures nécessitent des apports substantiels en cuivre, créant une juxtaposition entre une offre excédentaire à court terme et des perspectives de croissance à long terme.
Les prévisions de l'ICSG reflètent un sentiment plus large parmi les analystes qui examinent la demande et l'offre futures de cuivre. Bien que les conditions actuelles du marché indiquent une trajectoire baissière des prix en raison d'une offre excédentaire immédiate, les facteurs sous-jacents—comme la transition vers des technologies plus vertes et l'amélioration des conditions économiques, notamment en Asie—présagent un avenir plus équilibré où la production et la demande se rencontreront à de nouveaux niveaux de prix.
Alors que les investisseurs et les parties prenantes de l'industrie naviguent dans ces eaux agitées, une attention particulière aux changements du marché et aux influences géopolitiques sera essentielle pour se positionner sur le marché du cuivre.